Elle est de tradition extrêmement savoureuse, aux belles effluves de méditerranée, et conjugue les produits de son terroir, fruits, légumes, noix, légumineuses, tout autant que les viandes de ses élevages et les poissons, crustacés et coquillages pêchés localement.
Les recettes ancestrales y sont à l’honneur d’autant que la cuisine juive est sacrée et reste le symbole de son identité. Chaque fête est célébrée avec des mets particuliers, qui perpétuent la mémoire collective chère aux anciens et aux pratiquants. Ainsi chaque vendredi soir, lors du rituel du shabbat, le patriarche partage l’halot, qui est un pain tressé. Il distribue ensuite un de ses morceaux à chacun des membres de la famille.
Lors des fêtes de Pessah, la levure est bannie des recettes et pour Roch Hachana on inonde tous les plats de miel. La friture est à l’honneur à Hannouka. Toutes ces coutumes gastronomiques sont respectées dans la plupart des foyers juifs.
En entrée l’on picore chacun des plats de la kémia qui est composée d’une multitude de petites entrées, telles la salade de carottes, les aubergines grillées, les artichauts, les courgettes, le houmous, le babaganoush aux œufs, les pommes de terre à l’harissa, et la méchouia, cette recette divine aux poivrons rouges, aux tomates, à l’ail qui est longuement cuite, jusqu’à presque confire avant d’être rafraichie puis servie.
Les viandes et les poissons, à moins que ce ne soit le pain spécial, sont souvent accompagnés de sauce aux yaourts, aux noix, aux herbes aromatiques, dont la menthe, qui parfume à merveille le salé comme le sucré.
Les cuisinières reprennent l’authentique recette de la Dafina qui est un plat mijoté à base de poulet, de pois chiche, de pruneaux, d’épices, à moins qu’elles ne choisissent de confectionner un succulent couscous, servi avec légumes divers, des boulettes de viande, des morceaux choisis de volaille et dont le fumet exceptionnel arrose la graine délicatement parfumée de raisins secs et d’amandes.
Les plus gourmets dévoreront le batata bel kamoun ce ragout de patates au cumin, une exclusivité israélienne, ou encore une psal loubia, aux haricots blancs.
Quant aux desserts, ils plongent dans un univers des plus gourmandes, véritable festival de douceurs des milles et une nuit, couverte de miel, de sucre, à la semoule, aux pistaches, aux noix, aux dattes, à l’orange, aux amandes. Un éventail culinaire qui a su tirer parti de connotations étrangères tout en conservant l’essentiel et le meilleur de ses racines gastronomiques.
Des us et coutumes en cuisine qui mettent à l’honneur chaque met, comme un présent à offrir ou à partager pour transmettre le meilleur de l’atmosphère qui règne ici le temps des repas, à la fois conviviale et pétrie de spiritualité.